Romarin à cinéole

ROSMARINUS OFFICINALIS CINEOLIFERUM (romarin à cinéole), vivifiante et joviale!

ROSMARINUS OFFICINALIS CINEOLIFERUM (romarin à cinéole), vivifiante et joviale!

Connu depuis l’antiquité, le romarin était déjà associé aux rites funéraires de l’ancienne Egypte par les embaumeurs, puis par les Athéniens et les Romains chez qui il symbolisait l’immortalité. Il était dédié à Vénus.  Dans la Grèce antique, le romarin était symbole d’amour. On en brûlait des rameaux en offrande aux dieux.

Cette plante balsamique est citée dans le Capitulaire de Villis et fut introduite dans les jardins de plantes médicinales dès le Moyen Age où il figure sur les plans du jardin du monastère bénédictin de Saint-Gall au IXème siècle.

Ses propriétés médicamenteuses figurent dans les traités de médecine Arabe du 13ème siècle (Cogliati, 1976), mais il tire sa renommée de la fameuse « Eau de la Reine de Hongrie » qui âgée de 72 ans et infirme des deux membres, reçut d’un ermite cet élixir de jouvence. Retrouvant ainsi sa jeunesse et sa beauté passée, elle fut alors demandée en mariage par le Roi de Pologne. Le romarin entrait dans la composition du ‘’vinaigre des quatre voleurs’’ antiseptique qui devait prévenir la grande peste.

Ce sont les médecins arabes qui, les premiers, réussirent l’extraction de son HE. Il existe trois chémotypes de romarin : 1- Rosmarinus officinalis cineoliferum, en provenance du Maroc et de la Tunisie, 2- Rosmarinus officinalis verbenoniferum, en provenance de Corse et 3- Rosmarinus officinalis camphoriferum, en provenance de Provence.

Le chémotype à cinéole est l’HE la  plus répandue. Elle est obtenue à partir des sommités fleuries fraîches que l’on distille immédiatement après la récolte.  Sa composition est dominée par la présence d’environ 50% de cinéole.  On y retrouve aussi environ 10% camphre et 10% d’alpha-pinène.

Compte tenu de sa teneur élevée en 1,8-cinéole, cette HE est tout indiquée dans les infections respiratoires : rhumes, sinusites, otites. Propriété remarquable, elle potentialise les mélanges dans lesquels elle est intégrée, c’est-à-dire qu’elle les rend plus actifs.

Sommaire des recherches scientifiques

Dans deux essais cliniques de 7 jours, contrôlés contre placebo, sur la rhinosinusite, le 1,8-cinéole sous la forme de capsules orales, a eu des effets positifs cliniquement pertinents et statistiquement significatifs (1, 2) Dans ces essais, les patients ont obtenu une amélioration des maux de tête, de la congestion nasale, des sécrétions nasales et de la fièvre.

Dans un essai clinique de 6 mois pour la maladie pulmonaire obstructive chronique, 220 patients ont reçu des capsules 1,8-cinéole ou un placebo. Le groupe avec cinéole a obtenu des résultats significatifs se traduisant par la diminution de l’essoufflement, la bonification de la fonction pulmonaire et l’amélioration la qualité de vie (3).

Dans un essai clinique randomisé (avec 676 patients) contre placebo sur la bronchite aiguë, une combinaison de α-pinène, limonène et 1,8 cinéole a produit de meilleurs résultats que les antibiotiques céfuroxime et ambroxol. Myrtol standardisé, ou GeloMyrtol®, est une capsule pour une ingestion par voie orale contenant 20 mg α-pinène, le limonène et 75 mg 75 mg 1,8 cinéole (4)

Dans un essai clinique randomisé (215 patients) sur le traitement à long terme de la bronchite chronique pendant l’hiver, une combinaison de α-pinène, limonène et 1,8 cinéole a réduit la toux et l’expectoration, amélioré le bien-être général, et réduit le besoin d’antibiotiques durant les épidémies aiguës (5)

Dans un essai clinique de 12 semaines contrôlé contre placebo, les patients atteints d’asthme sévère ont réussi à réduire leur consommation de médicaments glucocorticostéroïdes de 36% dans le groupe prenant des capsules 1,8-cinéole, comparativement à 6% dans le groupe de contrôle (6).

Dans une autre étude le 1,8-cinéole a inhibé la croissance de 16 des 17 bactéries Gram-positives et Gram-négatives (7), et a montré une action antivirale contre le HSV-1 (8)

Chez les rats atteints de colite l’instillation rectale de cinéole  a permis d’inhiber les dommages au côlon (9), ce qui suggère l’utilisation thérapeutique possible dans la colite.

L’action dopaminergique du cinéole suggère des effets psychologiques positifs tels que l’amélioration de l’humeur (10).

Les recherches ont montré qu’il inhibe l’acétylcholinestérase, l’enzyme qui dégrade l’acétylcholine, l’un des principaux neurotransmetteurs du cerveau.  Il agit ainsi comme les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase (AChE ) qui sont les médicaments les plus couramment prescrits pour la maladie d’Alzheimer 1,8-cinéole (11).

Les recherches ont également démontré les effets suivants : analgésique (12,13), anti-inflammatoire (12, 14, 15, 9), antioxydante (16), hypotensive (17, 18), et stimulante circulatoire cérébrale (19). Enfin au niveau respiratoire, on a observé une augmentation de l’intervalle entre l’inspiration et l’expiration et l’augmentation de l’activité des nerfs parasympathiques (20).

Plan psycho-énergétique 

Son odeur fraîche et pétillante évoque la sincérité, la gaieté et la spontanéité de l’éternel adolescent. Elle stimule le système nerveux et élève l’esprit. Elle rend attentif et met les sens en alerte. Elle chasse la confusion mentale, rend les idées claires et libère des spéculations compliquées sans issue apparente.

Propriétés

  • Expectorante et mucolytique++++
  • Fongicide (Candida)+++
  • Neurotonique+++
  • Stimulante circulatoire cérébrale
  • Parasympathicotonique+++
  • Antivirale++
  • Antibactérienne++
  • Anti-inflammatoire++
  • Analgésique++
  • Hypotensive++

Indications

  • Infections respiratoires : sinusite, bronchite, otite
  • Vaginite et candidose
  • Dépression, fatigue, asthénie
  • Déficit de l’attention, difficulté de concentration
  • Hypertension
  • Poux
  • Bouchon de cérumen

CONTRE-INDICATIONS: aucune

Exemples d’applications

BRONCHITE

  • Rosmarinus officinalis cineoliferum
  • Eucalyptus dives piperitoniferum
  • Nepeta cataria nepetalactonifera
  • Thymus vulgaris thymoliferum
  • Corydothymus capitatus

Posologie voie rectale: suppositoires, 250 mg par suppositoire, à parties égales, 4 suppositoires/jour

BRONCHITE

  • Rosmarinus officinalis cineoliferum
  • Eucalyptus dives piperitoniferum
  • Mentha spicata
  • Cinnamomum camphora cineoliferum
  • Cymbopogon martinii
  • Lavandula latifolia

Posologie voie cutanée: embaumement vivant suivi d’applications répétitives, 20 gouttes sur les avant-bras ou autres parties du corps

TONIQUE CAPILLAIRE

  • Rosmarinus officinalis cineoliferum x 5 ml
  • Cananga odorata x 5 ml
  • Huile de Jojoba x 20 ml

Utilisation: après le shampoing, appliquer quelques gouttes sur le cuir chevelu et, si possible, conserver toute la nuit avant de refaire le shampoing.

TDAH (voie buccale ou cutanée)

  • Rosmarinus officinalis cineoliferum
  • Ocimum basilicum
  • Myristica fragrans
  • Citrus limonum (z)
  • Coriandrum sativum (sem)

Posologie: 5 gouttes dans une gélule 3 fois par jour avant le repas OU 5 gouttes au niveau des avant-bras 3 fois par jour.

RÊVES PROPHÉTIQUES

  • Rosmarinus officinalis cineoliferum

Selon la tradition alchimique respirer l’huile essentielle de romarin avant le coucher favorise la survenue de rêves prophétiques.

  1. Kehrl W, Sonnemann U, Dethlefsen U (2004) Therapy for acute nonpurulent rhinosinusitiswith cineole: results of a double-blind, randomized, placebo-controlled trial. 114:738-742
  2. Tesche S, Metternich F, Sonnemann U et al (2008) The value of herbal medicines in the treatment of acute non-purulent rhinosinusitis. Results of a double-blind, randomised, controlled trial. European Archives of Oto-Rhino-Laryngology 265:1355-1359
  3. Worth H, Schacher C, Dethlefsen U (2009) Concomitant therapy with Cineole (Eucalyptole) reduces exacerbations in COPD: a placebo-controlled double-blind trial. Respiratory Research 10:6
  4. Matthys H, de Mey C, Carls C et al  (2000) Efficacy and tolerability of myrtol standardized in acute bronchitis. A multi-centre, randomised, double-blind, placebo-controlled parallel group clinical trial vs. cefuroxime and ambroxol. Arzneimittelforschung 50:700-711
  5. Meister R, Wittig T, Beuscher N, et al (1999) Efficacy and tolerability of myrtol standardized in long-term treatment of chronic bronchitis. A double-blind, placebo-controlled study. Study Group Investigators. Arzneimittelforschung 49:351-358
  6. Juergens UR, Dethlefsen U, Steinkamp G et al (2003) Anti-inflammatory activity of 1,8 cineole (eucalpytol) in bronchial asthma: a double blind, placebo controlled trial. Respiratory Medicine 97:250-256
  7. Pattnaik S, Subramanyam VR, Bapaji M et al (1997) Antibacterial and antifungal activity of aromatic constituents of essential oils. Microbios 89:39-46
  8. Astani A, Reichling J, Schnitzler P. (2010) Comparative study on the antiviral activity of selected monoterpenes derived from essential oils. Phytotherapy Research 24(5):673-679
  9. Santos FA, Silva RM, Campos AR et al (2004) 1,8-Cineole (eucalyptol), a monoterpene oxide attenuates the colonic damage in rats on acute TNBS-colitis. Food & Chemical Toxicology 42:579-584
  10. Kako H, Fukumoto S, Kobayashi Y et al (2008) Effects of direct exposure of green odour components on dopaminerelease from rat brain striatal slices and PC12 cells. Brain Research Bulletin 75:706-712
  11. http://roberttisserand.com/2012/03/rosemary-boosts-brain-power/
  12. Santos FA, Rao VS (2000) Antiinflammatory and antinociceptive effects of 1,8-cineole a terpenoid oxide present in many plant essential oils. Phytotherapy Research 14:240-244
  13. Liapi C, Anifandis G, Chinou I et al (2007) Antinociceptive properties of 1,8-cineole and beta-pinene, from the essential oil of Eucalyptus camaldulensisleaves, in rodents. Planta Medica 73:1247-1254
  14. Juergens UR, Dethlefsen U, Steinkamp G et al (2003) Anti-inflammatoryactivity of 1,8 cineole (eucalpytol) in bronchial asthma: a double blind, placebo controlled trial. Respiratory Medicine 97:250-256
  15. Juergens UR, Engelen T, Racke K (2004) Inhibitory activity of 1,8-cineol (eucalyptol) on cytokineproduction in cultured human lymphocytes and monocytes. Pulmonary Pharmacology & Therapeutics 17:281-287
  16. Saito Y, Shiga A, Yoshida Y et al (2004) Effects of a novel gaseous antioxidative system containing a rosemary extract on the oxidation induced by nitrogen dioxide and ultraviolet radiation. Bioscience Biotechnology & Biochemistry 68:781-786
  17. Lahlou S, Figueiredo AF, Magalhaes PJ et al (2002) Cardiovascular effects of 1,8 cineole, a terpenoid oxide present in many plant essential oils, in normotensive rats. Canadian Journal of Physiology & Pharmacology 80:1125-1131
  18. Pinto NV, Assreuy AM, Coelho-de-Souza AN et al (2009) Endothelium-dependent vasorelaxant effects of the essential oil from aerial parts of Alpinia zerumbet and its main constituent 1,8-cineole in rats. Phytomedicine 16:1151-1155
  19. Nasel C, Nasel B, Samec P, Schindler E et al (1994) Functional imaging of effects of fragrances on the human brain after prolonged inhalation. Chemcial Senses 19(4):359-364
  20. Watawabey Y et a.l Differenciation of physiological effects of two essential oils by contingent negative variation, heartbeat and respiration. Aroma Research. 2004, 5, 232-237

Ce bulletin Hunzaroma a été rédigé par Maurice Nicole, ND.A., Institut d’Aromathérapie Scientifique, inaroma.ca

 

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